L’enseignant observe avec les élèves l’œuvre du peintre Max Ernst « Histoire
naturelle ».
Il s’agit d’un frottage (Document 1), dans lequel l’artiste a créé sur une feuille un animal fantastique. Pour
ce faire, il a, avec un crayon, frotté différents types de surface pour faire
ressortir différentes structures. L’animal étrange qui en résulte sera décrit
par les élèves : origine, appartenance à une espèce, comportement. Pour
permettre aux élèves de se familiariser avec la technique nouvelle qui
représente ces étranges animaux, nous suggérons de copier une œuvre en A4 pour
chaque enfant. Dans une première approche (qui a lieu soit en langue
maternelle, soit en langue étrangère, si possible), les élèves expriment leurs
idées sur l’animal soit dans un texte, soit dans un dessin. Les élèves peuvent
d’abord décrire l’arrière-plan. Pour cela, ils peuvent se servir de ce qu’ils
ont déjà appris lors du précédent module « Les animaux – chez nous, chez vous
et ailleurs ». L’enseignant peut introduire cette activité de la manière
suivante:
Où habite cet animal ? Que pensez-vous du milieu de vie de cet animal
étrange ? Qui pourrait habiter dans le même milieu que cet animal ? Que
mange cet animal ? (Les élèves peuvent ici aussi soit répondre par écrit
soit par dessin.)
De telles questions vont permettre de stimuler l’imagination des enfants. Il
s’agit de réactiver de manière ludique ce qui a été vu précédemment. Ce qui
est intéressant dans cette activité, c’est la possibilité pour chaque enfant
de voir l’animal sous un angle personnel. Donc il peut s’imaginer le milieu et
l’espèce différemment, selon qu’il pense qu’il s’agit d’un poisson ou d’une
autre espèce d’animal. S’il pense qu’il s’agit plutôt d’un oiseau, il se
représentera le milieu de vie d’une autre manière. Pour cela, il peut se
souvenir de ce qui a été observé et appris lors du premier module.
Après la première approche de l’œuvre par écrit, les idées sont échangées
oralement en groupe classe. Les élèves verbalisent ce qu’ils ont imaginé à
propos de l’animal étrange et s’informent de ce que les autres ont pensé. Il
s’agit souvent d’une discussion intéressante, car les enfants sont surpris de
constater qu’ils n’ont pas tous perçu la même chose. L’enseignant permet à
chaque enfant d’exprimer ses idées, ses opinions et ses arguments, et les
traduit dans la langue étrangère si nécessaire. Particulièrement, s’il y a des
opinions différentes, l’enseignant joue le rôle de médiateur. Il est important
que l’enfant explique pourquoi il pense qu’il s’agit de tel ou tel animal.
Il vit dans un arbre, parce qu’il s’agit d’un oiseau. Il a un bec. Etc.
L’objectif n’est pas de dire si telle ou telle interprétation est correcte ou
non. Grâce à la discussion, les élèves vont percevoir qu’il y a différents
éléments de différentes espèces d’animaux.
On peut aussi commencer la phase d’observation par une activité en groupe
classe, qui permettra de revenir sur les classifications observées dans le
module 1.
S’agit-il d’un oiseau ou d’un poisson ? Vit-il sur terre, dans l’air ou
dans l’eau ?
Mais dans ce cas, la possibilité de laisser libre cours à l’imagination
personnelle des enfants est plus réduite.
Cette façon de gérer l’observation en commun permet par ailleurs aux élèves de
regarder l’œuvre de manière plus précise. Ils doivent en effet comparer et
relier ce qu’ils voient avec ce qu’ils ont appris sur le règne animal
précédemment pour reconnaître les caractéristiques d’une ou l’autre espèce.
L’approche ludique permet la liberté d’expression. Toute interprétation qui
peut être justifiée (eau à l’arrière-plan, nid d’oiseaux) est acceptable.
Cette approche permet d’approcher une œuvre d’art de manière active. Les
questions de savoir ce que l’artiste voulait dire, ne sont plus importantes ;
au contraire, elles réduisent l’impact de l’œuvre.